Comment bien discuter dans son couple et au travail
« On ne peut pas ne pas communiquer »
Paul Watzlawick (psychologue jungien, psychothérapeute et sociologue américain).
Nous comprenons aisément que parler est une manière de communiquer. Par exemple, lors d’une discussion, parler permet de préciser son point de vue et d’apporter sa vision du monde.
Ne pas parler est aussi une manière de communiquer bien que le silence soit souvent perçu comme une absence de communication. Je partage à l’autre mon besoin ou mon envie de ne pas dire de mots.
De nombreuses personnes ont travaillé et travaillent sur la communication, sur la syntaxe, sur la structure et les formes. Parmi les informations couramment véhiculées, la notion de communication verbale et non verbale revient régulièrement. Certains précisent même que 93% de notre communication repose sur la communication non verbale. Seulement 7% de la communication reposerait sur la communication verbale.
Définition de la communication verbale, non verbale et paraverbale
Les chiffres 93/7% reposent sur les travaux d’Albert Mehrabian. Ce psychologue et professeur de psychologie à l’université de Californie a publié deux articles1 de grande renommée. Ces articles présentent les résultats des études portant sur la communication d’émotions en faisant varier l’intonation et les expressions faciales.
Ainsi, les participants ont évalué les expressions faciales sur la base de photos en noir et blanc et sur le ton de la voix (entendu sur un enregistrement magnétique). Les résultats indiquent que l’impact des mots est amplifié par l’intonation et la présence d’expressions faciales.
Les résultats combinés des deux études créent le ratio 7/38/55%, dans lequel :
- 7% de la communication est verbale (= mots et idées contenus dans le discours) ;
- 38% de la communication est para-verbale (= intonation, rythme et volume de la voix) ;
- 55% de la communication est non-verbale (= liée au langage corporel tel que la posture, les gestes, les mimiques, la respiration).
Si nous poussions la caricature, cela signifierait que marmonner quelques mots avec la “bonne” intonation, le “bon” rythme, la “bonne” posture nous permettrait de communiquer efficacement
Face à la généralisation des résultats d’Albert Mehrabian, ce dernier a rédigé la note suivante :
Veuillez noter que cette équation et les autres équations concernant l’importance relative d’un message verbal et d’un message non verbal, viennent d’expériences concernant la communication de sentiments et d’états d‘esprit. À moins qu’une personne ne parle de ses sentiments ou de ses états d‘esprits, ces équations ne sont pas applicables.
Albert Mehrabian
Que conclure
Les travaux d’Albert Mehrabian ont apporté de la nouveauté et un autre regard sur la communication. Lorsque qu’une personne exprime des émotions, ses gestes, sa posture, le rythme et l’intonation de la voix contribueront à véhiculer son message. Afin de favoriser une communication fluide et claire, il est essentiel de rester congruent entre la partie verbale, non-verbale et para-verbale de la communication.
Que faire pour mieux communiquer
Améliorer sa communication repose à la fois sur le travail verbal et non verbal. Je considère que les mots exprimés sont souvent la conséquence de l’état émotionnel et de la qualité relationnelle de l’échange entre deux personnes (ou plus).
Avant d’utiliser les mots, je trouve donc pertinent de faire le point sur son état intérieur (sa méto intérieure), ses besoins, ses peurs, ses croyances. Favoriser la qualité relationnelle en premier lieu. La relation de confiance, l’écoute et la compréhension de l’autre dépend de la qualité relationnelle. Pour cela, je vous propose sept points pour améliorer cette qualité relationnelle.
Les sept éléments pour améliorer la confiance
– Le centrage. Etre centré sur l’autre nécessite de mettre de côté sa vision du monde, ses conseils, ses arguments et ses opinions pour écouter l’autre avec ses deux oreilles ;
– Etre attentif à l’autre. Cela demande de considérer avec attention ce que dit la personne, mais aussi son intonation, sa gestuelle et sa posture pour prendre conscience des changements ;
– La reformulation. Elle permet de faire le point sur ce qui a été dit. Celui qui reformule explique ce qu’il a compris. L’autre peut ainsi faire le point sur la clarté de son message ;
– La calibration permet d’avoir une synchronisation adéquate. La calibration repose pour l’observation de l’autre. En observant l’autre, je peux me synchroniser avec lui, c’est-à-dire adopter une gestuelle, une intonation, un vocabulaire similaire. Le but n’est pas de singer l’autre, mais de créer des points de similitude.
– La bulle de confort. La bulle de confort représente la distance/l’espace de sécurité nécessaire entre l’autre et moi. Pour certains cet espace doit être important. Pour d’autres, cet espace peut être très restreint. Il est essentiel de respecter sa bulle et celle de l’autre sous peine d’être vécu comme une intrusion.
– L’absence d’attente. Plus j’ai des attentes sur l’autre, plus je veux que l’autre dise ou fasse quelque chose, plus je m’éloigne de la réalité et plus cela engendre des frustrations et des problématiques de communication.
Améliorer sa communication
Concrêtement, il peut être difficile de penser et de mettre en place les sept éléments dès le premier essai. Je vous propose de commencer avec un élément lors d’une conversation tranquille et confortable. Ensuite, essayez l’implémenter cet élément lors d’une discussion plus compliquée pour évaluer l’impact.
Vidéo sur le sujet
Pour regarder la vidéo traitant des sept éléments du rapport de confiance, cliquez sur ce lien.
📣 Lien vers la vidéo : https://youtu.be/lB8jMVY-KKQ
⏱️ Durée : 12 minutes, soit le temps d’une mini-sieste
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- « Decoding of Inconscient Communications » et « Inference of Attitudes from Nonverbal Communication in Two Channel ». ↩︎